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lundi 16 avril 2012

Le Saut Hermès

... juste faire hennir le ciel de Paris !


Photo: M. Robert&Catapulte
Paris, 15 mars, demain est un autre jour, demain Paris resplendira. Demain Paris pariera et se fera fébrile : les 16, 17 et 18 mars 2012, hennira le Saut Hermès sous la grande nef du Grand Palais pour la troisième fois consécutive, irradié par le sourire espiègle du dieu aux messages versatiles.
Fin 19’s, l’Exposition Universelle attise l’audace des architectes. Ils sont quatre à magnifier les nefs du Grand Palais. 1900, l’édifice cristallin ouvre ses portes. Des visiteurs du monde entier affluent et s’extasient sous les verrières de Paris. Le hasard, le destin ou peut-être les deux…Peu importe finalement… Car au même printemps, à la même floraison, Charles-Émile Hermès, descendant de Thierry Hermès, bourrelier et sellier, fondateur de la grande Maison, installe son temple du cuir et de la soie rue du Faubourg Saint-Honoré, à deux trots des « paddocks » des célestes dômes de verre. L’audacieux Grand Palais et l’indomptable sellier dressent un parcours sans faute.
De1901 à 1957, les oxers s’imposent. Des concours hippiques se déroulent sous la grande nef du Grand Palais. Hermès devient par la force du savoir-faire l’une des maisons les plus illustres, particulièrement en termes de sellerie. Impossible donc, de ne pas s’imaginer qu’à un moment ou un autre ses deux institutions bénies par les ailes de Pégase ne concourent pas ensemble.
Photo: Louise Saywell-Talent GBR
2010, incroyable, l’histoire se perpétue ! La Maison Hermès renoue avec la tradition en organisant son prix au cœur de Paris. 2011, l’histoire ne connait aucun refus et suit gracieusement son cours. 2013, impossible de cesser l'aventure, de la voûte en berceau du Grand Palais résonne des hennissements. L’étonnement, l’éblouissement et l’émotion sont au comble : l’élite mondiale des cavaliers et des purs sangs tous fils d’intransigeantes lignées, dignement se côtoient et s’affrontent pour une troisième cavalcade homérique.
Tous semblent promettre des chevauchées improbables ! Tous semblent si invincibles ! Que faire ? Sur quel pur-sang parier ? En quel cavalier croire ? Miser sur l’un des concourants à l’assise parfaite : Kevin Staut, Pénélope Leprévost, Michel Robert ? Ou sur l’un des étalons au sang pur et sans faille : Silvana Hus, Jadis de Toscane, Champs-Elysées ? Le pari est assurément plus que risqué !
Eblouie par la vitalité des cavaliers s’exclamant nerveusement par les naseaux des chevaux aux flans écumants de plaisir, mieux vaut vous laissez emporter par le bruit des sabots rythmé par un splendide galop, hypnotiser par le murmure des tribunes, charmer par l’odeur du foin et s'extasier  par "Le temps devant soi", une chorégraphie de Bartabas "le centaure mirobolant qui tient à la fois de Don Quichotte, de François Baucher et du roi des gitans" : les écuyères de l'Académie du spectacle équestre, héritières d'une haute école dont le Roi Soleil à voulu faire un spectacle quotidien au même titre que la musique, la danse et le théâtre, remontent le temps temporisé par les dos majeurs du Bolero de Ravel… Nos cinq sens se dissipent et se grisent.
Photo: MalinBaryard&Tornesch
Des spectateurs désarçonnés par tant de virtuosité flânent dans les corners de la Grande Maison balisant la nef. Rêvassant devant la Brasilia, la Taralis, la Victoria, la Corlandus et la Senlis, des selles haute-couture assurant l'assise parfaite et le port altier.
Alors « à cheval écuyers, amazones et cavaliers » pour un prochain rendez-vous au cœur du Grand Palais, au cœur de la Maison Hermès.
Par: Sophie Faucillion